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Toma Brü No Erik
12 mars 2008

Dame à la Licorne et Vénus d'Urbino

tapisserie_la_dame_a_la_licorne_moyen_age_clunytitian_venus_of_urbinoDétail de "A mon seul désir" la sixième et dernière tapisserie de la série dite de La dame à la Licorne, datant du XVeme siècle.


















La venus d'Urbino peinte par Le Titien entre 1538 et 1539.


Il peut vous sembler un peu farfelu que de vouloir confronter ces deux œuvres, et je crois bien n'avoir rien lut à ce sujet pour l'instant.
Bref, tout ceci n'est qu'une histoire de coffre et de choses qu'on en sort ou qu'on en charge.
Daniel Arasse dans On n'y voit rien avançait l'hypothèse  selon laquelle cette Venus d'Urbino ne serait qu'une "pin-up" courtisane alanguie,  invitant  de son regard (qui contrairement à la Venus de Giorgonne, nous fixe) et de son geste à la débauche. Le petit chien  symbole de la fidélité relégué ironiquement à l'extrémité de la couche, et la subtile composition spéciale avec ce pan de cloison sombre guidant le regard du spectateur vers le nœud de l'action. A l'arrière plan droit, une autre scène, deux femme, l'une agenouillée, les bras plongés dans ce qui pourrait être des cassoni, des coffres apporté par la promise pour son mariage, et à ces coté cette gouvernante portant sur ces épaules de lourds drapés à la forme éminemment phallique. Il  semblerait alors que  cette seconde scène à l'arrière plan soit une métaphore de l'action masturbatrice de la courtisane au premier plan. Sorte de double mise en abîme tout en sachant que l'intérieur de ces cassoni était souvent orné de peinture de nus. 
Si on penche désormais sur A mon seul désir, on peut de prime abord y retrouver les mêmes éléments, les deux femmes, le coffre dont on extirpe des joyaux et riches étoffes, et bien sur le petit chien fidèle. Cette dernière tapisserie d'une série de six est la plus mystérieuse, les cinq précédentes étant l'illustration des cinq sens, cette dernière est souvent interprété comme étant  le renoncements à ceux ci. Il est à souligner que cette série de tapisserie fut réalisée dans le cadre d'union maritale, ainsi en témoignerait les mystérieuses initiales que l'on peut distinguer à gauche et à droite de l'inscription "mon seul désir".
A mon sens, et ceci n'engage que moi, mais cette dernière tapisserie me semble  tout comme la vénus d'urbino de Titien  traité  de la masturbation féminine. En mettant de coté le caractère phallique de la licorne et sans faire d'autres commentaires semblables sur la coiffe de la jeune servante, le coffre me semble une fois encore être ici une métaphore du sexe féminin, sorte de boite de Pandore d'où s'échapperait les maux de la luxure mais ou seul resterait enfermé l'espoir phallique du  bien aimé :"a mon seul désir".
Encore une fois, nous sommes face à une puissante mise en abîme, la  tente  devient  un  sexe féminin, les plis de l'ouverture les lèvres,  la coiffe  de  la dame  érigé  en bouton  son sommet,  les replis voluté des étoffes rosées, la pluie de nuée dorée... etc.
Dix_r     On retrouve le même procédé chez Otto Dix dans cette aile droite de son triptyque de 1928 intitulé, grande ville.

A vous de juger !

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Commentaires
Toma Brü No Erik
  • genre d'artiste peintre & de sculpteur raté, poète de la petite mort, anochlocratique, tégestophile ,pétuneur de bouffardes en tout genre, enfumeur d'ambiance, esthète ethilophile et ethnobotaniste de pacotille, barbu hirsute, tueur de logique...
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